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Gagner sa vie en ligne : comment déclarer – sans stress – les revenus de MYM, OnlyFans, YouTube et consorts ?

Dernière mise à jour : 7 juin


Vous publiez des stories, des vidéos ou des photos exclusives ; vos abonnés payent, la plateforme vous reverse, vous encaissez. À ce stade, l’aventure n’est plus seulement créative : elle devient fiscale et sociale.


La loi française, moins glamour qu’un live Twitch, considère que toute somme perçue sur MYM, OnlyFans, YouTube, Twitch, Patreon, Instagram ou TikTok constitue un bénéfice non commercial (BNC) au sens de l’article 92 du Code général des impôts (CGI). Depuis la directive « DAC7 », ces plateformes transmettent directement vos chiffres bruts à l’administration (art. 242 bis CGI) : impossible de « passer sous le radar ».


1. Professionnel ou non ? Une frontière qui vaut de l’or


Le Conseil d’État retient trois critères cumulatifs – habitude, intention lucrative, participation personnelle – pour qualifier l’activité de professionnelle. À défaut, on parle d’activité non professionnelle.Conséquence fiscale : le revenu reste classé en BNC, mais un déficit « non pro » n’est jamais imputable sur les autres revenus du foyer ; il ne se reporte que sur des bénéfices similaires des six années suivantes (CGI, art. 156 I-2°).



2. Dois-je m’immatriculer ? URSSAF, SIREN, Infogreffe : le point clair

Situation

Immatriculation

Où et comment ?

Numéro SIREN

Facturation

Micro-entrepreneur / EI

Oui (activité habituelle)

Déclaration unique sur le guichet INPI (ex-CFE URSSAF) → attribution automatique du SIREN par l’Insee

Obligatoire ; figure sur vos devis / factures

Factures simplifiées avec SIREN, mentions légales et TVA si applicable

EURL / SASU

Oui

Création en ligne (statuts, dépôt capital, déclaration au greffe) → immatriculation Infogreffe + SIREN

Obligatoire

Facturation commerciale classique

Activité ponctuelle, non professionnelle

Non si l’activité est vraiment occasionnelle et de faible montant

Aucune démarche, pas de SIREN

Inexistant

Les plateformes émettent un relevé annuel (DAC7) faisant foi ; vous n’émettez pas de facture, mais conservez traces des encaissements

Attention : publier chaque semaine et dépasser quelques milliers d’euros rend l’immatriculation indispensable ; l’URSSAF peut requalifier rétroactivement une activité « non pro » en véritable entreprise et réclamer cotisations et pénalités (CSS, art. L. 133-6-8).

3. Trois régimes d’imposition, du plus simple au plus sophistiqué


Micro-BNC. Encaissements ≤ 77 700 € (plafond 2025) ? Vous relevez par défaut de l’article 102 ter CGI. Le fisc applique un abattement de 34 %; aucune dépense réelle n’est déductible. Simple, mais vite onéreux si vos frais sont élevés.


Déclaration contrôlée (réel) en nom propre. Au-delà – ou sur option – vous déduisez toutes vos charges justifiées. Comptabilité plus lourde mais bénéfice imputé au plus juste, et possibilité de récupérer la TVA dès que le chiffre d’affaires dépasse 36 800 € (CGI, art. 293 B).


Exploitation en société (EURL, SASU, SARL, SAS).La société paie l’impôt sur les sociétés (IS 15 % puis 25 %). Vous vous rémunérez par salaire (URSSAF régime indépendant ou assimilé salarié) ou par dividendes (prélèvement forfaitaire unique 30 %). Structure plus coûteuse mais protectrice pour le patrimoine et modulable quand les revenus bondissent.

4. Cotisations sociales : l’URSSAF n’oublie personne

Forme

Régime social

Base de calcul

Micro-BNC

SSI – taux global ≈ 22 % du chiffre d’affaires

Chiffre d’affaires brut

EI en réel / EURL à l’IR

SSI (travailleur indépendant)

Bénéfice réel

EURL à l’IS (gérant majoritaire)

SSI

Rémunération versée

SASU / SAS (président)

Régime général « assimilé salarié »

Salaire brut

Activité non pro ponctuelle

Pas d’affiliation sous 20 % du PASS (~9 420 € en 2025)

Dès franchissement du seuil, l’affiliation SSI ou URSSAF est imposée, avec rattrapage possible. N’anticipez pas ? Le rappel peut faire très mal.



5. TVA : franchise… puis réalité


Sous 36 800 € de chiffre d’affaires « prestations », vous bénéficiez de la franchise en base (CGI, art. 293 B). Au-delà, vous devez inclure 20 % de TVA dans vos prix, même si la plateforme étrangère ne la prélève pas ; c’est à vous de reverser la taxe.


6. Comment ces revenus se mêlent-ils aux autres ?


Votre revenu BNC – micro ou réel – s’ajoute à vos salaires, pensions ou revenus fonciers pour former le revenu net imposable global. Seule nuance :

  • un déficit professionnel (BNC réel) est imputable sur le revenu global ;

  • un déficit non professionnel ne l’est pas ; il se reporte sur vos futurs bénéfices BNC (CGI, art. 156 I-2°).


Côté prélèvements sociaux, la CSG-CRDS sur les BNC s’ajoute à celle prélevée sur vos salaires. La progressivité de l’impôt peut donc vous faire changer de tranche ; anticipez en provisionnant.



7. Cas pratiques


Marie, 28 ans, créatrice MYM.Encaisse 24 000 € en 2025. Régime micro-BNC : abattement 34 %, revenu net 15 840 €. Cotisations SSI ≈ 5 280 €. Pas de TVA, pas de SIREN supplémentaire (elle est déjà immatriculée micro-entreprise).


Julien, vidéaste YouTube.Perçoit 70 000 € de part publicitaire. Exploite via une SASU à l’IS. Se verse 36 000 € de salaire (cotisations régime général) ; la société paie l’IS à 15 % sur les 42 500 € de bénéfice résiduel. Dividendes futurs soumis à la flat tax (30 %). Immatriculation Infogreffe et SIREN obligatoires.


À retenir

  1. Première vidéo rémunérée = premier euro déclaré : DAC7 veille.

  2. Micro ? Réel ? Société ? Choisissez selon volume, frais, ambitions.

  3. URSSAF et SIREN : obligatoires dès que l’activité devient habituelle.

  4. TVA après 36 800 € : intégrez-la dans vos prix.

  5. Revenus mixtes : salaires + BNC = impôt global ; seuls les déficits 100 % professionnels s’imputent.


Créer, divertir, inspirer : oui. Mais déclarer, cotiser, facturer : toujours. Investir deux heures avec un avocat fiscaliste ou un expert-comptable coûte bien moins cher qu’un contrôle assorti de majorations.


Créez, innovez, brillez… mais déclarez !


Des questions ? Contactez nous : https://www.rous-avocat.fr/contact


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